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DU JAPON.

bassadeurs chinois, sont si prodigieux et d’une si grande splendeur, qu’on ne lit rien de semblable dans l’histoire d’aucune monarchie. En même temps, l’empereur songeait à assurer le trône à son fils, qui n’avait encore que trois ans et qui se nommait Fide-Jori ; il lui fit donner le titre de Cambacondono, au milieu des fêtes magnifiques qui furent célébrées à Méaco.

Tout prospérait alors à Tayco-Sama ; mais Dieu sembla vouloir lui faire sentir, au moment de sa plus grande puissance, qu’il avait un maître qui pouvait renverser en un jour ses ambitieux projets. Le 21 juillet, il tomba du ciel, à Fucimi et à Méaco, beaucoup de cendre, ce qui dura une demi-journée. En même temps, il plut du sable rouge à Ozaca et à Sacai, et, peu de temps après, une quantité d’une espèce de poils gris qui offraient l’apparence des cheveux grisonnants d’une personne âgée ; la terre parut toute couverte de ces espèces de cheveux. Trois semaines après, une comète vint effrayer les Japonnais, et le 30 août, on ressentit dans tout le pays un tremblement de terre qui causa de terribles ravages. Il se renouvela le 4 septembre, et fut tellement violent, surtout à Ozaca, qu’il renversa tous les palais que l’empereur avait fait construire. La ville de Fucimi fut aussi presque entièrement dé-