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HISTOIRE

ministère dans le Japon ; mais ils répondirent que cette bulle ne pouvait les regarder, eux qui étaient venus comme envoyés du gouverneur des Philippines, et qui résidaient à Méaco par l’autorisation de l’empereur. Ils ne voulurent pas même déférer à l’autorité de l’évêque du Japon, qui arriva sur ces entrefaites à Nangazaqui, revêtu de toute l’autorité du siège apostolique.

(1596) Le P. Martinez, provincial aux Indes, avait été nommé à cette dignité ; c’était le quatrième évêque nommé pour le Japon, mais les trois premiers étaient morts en s’y rendant. Ce prélat était chargé par don Mathias d’Albuquerque, vice-roi des Indes, d’une lettre et de présents pour l’empereur. Grâce à l’entremise du grand amiral Tsucamidono, il obtint une audience du Tayco-Sama, qui le reçut bien, mais lui montra des dispositions peu favorables au christianisme.

Depuis longtemps le grand amiral s’était aperçu que son maître souhaitait ardemment de recevoir une ambassade de la part de l’empereur de la Chine ; il sut si bien agir auprès de ce dernier, qu’il le détermina à une démarche qui étonna tout l’Orient, et devait couvrir Tayco-Sama de gloire, s’il avait su se modérer. Les préparatifs qui furent faits au Japon pour recevoir les am-