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HISTOIRE

gnes factices, et construit des ponts dont les arches étaient tellement élevées, que les plus grands bateaux passaient dessous, voiles déployées.

La satisfaction d’amour-propre que lui fit éprouver le succès de ces grands travaux sembla rendre son caractère plus facile, et les chrétiens s’en ressentirent. Leur culte était toléré ; les princes chrétiens qui séjournaient en Corée y avaient appelé des missionnaires qui y faisaient de grandes conquêtes. Les religieux de Saint-François étaient assez bien dans l’esprit de l’empereur, et lui avaient demandé la permission de se bâtir une maison à Méaco. Cette requête leur ayant été accordée, ils gardèrent peu les règles de la prudence, car ils construisirent une église dont ils célébrèrent l’inauguration avec autant d’appareil qu’ils auraient pu le faire en Espagne ; et depuis ce jour, ils continuèrent à chanter en chœur, à prêcher publiquement dans leur église, et à accomplir toutes les fonctions du ministère avec une confiance qui alarmait les gens prudents.

Vers la fin de la même année, trois autres religieux franciscains arrivèrent à Méaco, chargés de nouveaux présents et d’une lettre du gouverneur des Philippines. Tayco-Sama reçut les présents, mais se montra fort irrité de la lettre qui ne parlait pas de l’hommage qu’il exigeait ; on l’apaisa en-