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DU JAPON.

aux Chinois. À cette époque, le roi de Corée ne laissait pénétrer dans ses États aucun étranger, à l’exception de quelques marchands de Zeuxima. La Corée fournit abondamment tout ce qui est nécessaire à la vie, on y trouve toutes sortes de légumes et de fruits ; on y voit des manufactures de diverses sortes, et l’on trouve des mines d’or et d’argent dans les montagnes.

Tayco-Sama ne voulut pas attaquer ce pays sans avoir au moins une raison spécieuse. Il envoya demander au roi passage sur ses terres pour envoyer des troupes contre la Chine ; sur son refus qui était bien prévu, le grand amiral reçut l’ordre de mettre à la voile avec le corps qu’il commandait. La flotte japonnaise prit terre auprès d’un fort nommé Fusancay, que Tsucamidono emporta d’assaut le lendemain. Deux jours après, il s’empara de même d’une autre forteresse nommée Foquinangi, qui était considérée comme le principal rempart du pays et défendue par vingt mille hommes. Après ce brillant avantage, le grand amiral se vit maître de plusieurs places qui lui ouvrirent leurs portes sans résistance ; il dissipa avec le même bonheur une armée de vingt mille hommes envoyée contre lui. De nouvelles victoires qu’il remporta effrayèrent tellement le roi de Corée, qu’il lit mettre le feu à