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HISTOIRE

Portugais, Ximo ; le même canal sépare au sud Nipon de la troisième île, qui est celle de Xicoco, ou Sikotif.

Il y a autour du Japon des îles et des terres qui, à proprement parler, ne sont point de cet empire, mais qui en dépendent, et reconnaissent le monarque japonnais pour leur souverain. Les plus considérables sont les îles de Riuku ou Liqueio, dont les habitants relèvent immédiatement du prince de Saxuma ; Tsiosin, qui est la partie la plus basse et la plus méridionale de la Corée, et l’île avec une partie du continent d’Yesso. L’île de Fatsisio est située à quatre-vingts milles de la côte méridionale de Nipon. C’est là que l’empereur envoie en exil les grands seigneurs qui ont encouru sa disgrâce ; elle n’a pas un seul habitant, est absolument stérile, et tellement inaccessible, que, lorsqu’on y conduit de nouveaux exilés ou lorsqu’on y porte des vivres, on est obligé d’y élever le bateau par une espèce de grue. L’occupation des exilés consiste à faire des étoffes de soie rehaussées d’or. À cent cinquante milles de terre, à l’est de la grande terre d’Oxu, il y a, dit-on, deux îles dont les Japonnais n’ont jamais voulu donner connaissance à personne ; l’une est appelée Gensima, c’est-à-dire l’île d’argent ; l’autre s’appelle Kinsima ou l’île d’or.