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DU JAPON.

rer Ucondono du Ximo, où il appréhendait quelque soulèvement en sa faveur.

L’année suivante, les missionnaires du Japon perdirent leur supérieur général, le P. Gaspard Cuello. Il eut la consolation de finir une vie tout apostolique par le baptême de la princesse douairière d’Isafay, sœur du roi d’Arima. Sa vertu et son zèle le firent beaucoup regretter des fidèles, et le roi lui fit, dans Arima, des obsèques magnifiques.

Vers cette époque, l’empereur, qui aimait à voir à sa cour les rois qu’il avait subjugués, donna ordre au roi d’Arima et au prince d’Omura de se rendre auprès de lui. Les deux princes hésitaient à obéir, craignant que Cambacondono ne voulût les punir de la désobéissance qu’ils avaient commise à son égard, en retirant les missionnaires dans leurs États. Ils communiquèrent leurs inquiétudes au grand amiral, qui les engagea vivement à se rendre à l’invitation de l’empereur, ajoutant qu’il répondait de leur sûreté. En effet, l’empereur combla d’honneurs les deux princes, elles renvoya chargés de présents.

Cambacondono était occupé en ce moment à rebâtir avec magnificence, à Méaco, le grand temple de Daïbo que Nobunanga avait ruiné ; il en fit la dédicace avec un appareil prodigieux où il