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DU JAPON.

toujours sans aucune espérance de secours. Le roi d’Ava et son oncle n’eurent point d’autre parti à prendre que de se mettre à la discrétion de Faxiba. Retenu par un reste de respect pour le sang de son ancien maître, ce prince leur fit grâce de la vie, mais il ne leur laissa pas un pouce de terre et leur assigna seulement un revenu suffisant pour vivre honorablement.

Ce fut après cette victoire que Faxiba prit le titre de Cambacu, ou Cambacondono, et fut reconnu empereur dans tout le Japon ; il demanda en même temps une des filles du Dairy en mariage et l’obtint, mêlant ainsi le sang des anciens Camis avec le sien. Voulant imiter et surpasser en tout Nobunanga, il résolut d’opposer à Anzuquiama une ville où il réunirait toutes les richesses de l’empire, et il fit choix d’Ozaca. Cette ville est heureusement située, sur les bords de la rivière de Iedogawa, qui se jette dans la mer douze cents pas plus loin. Elle est défendue à son extrémité orientale par un château bien fortifié, de forme carrée, et composé de plusieurs enceintes qui vont en s’élevant comme des terrasses. Il y avait au milieu de la dernière enceinte une tour d’une grande magnificence, au sommet de laquelle brillaient deux poissons monstrueux couverts d’écaillés d’or poli ; cette tour a été brûlée