Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
122
HISTOIRE

tements ; mais on y remarquait cet air aimable que donnent l’innocence et la vertu, une fierté modeste, et je ne sais quoi de noble et de distingué.

Le prince de Fiunga marchait le premier entre deux archevêques ; le prince d’Arima le suivait entre deux évêques, et Martin de Fara venait après, entre deux personnes titrées ; le P. Diégo de Mesquita, en qualité de leur interprète, était derrière, aussi à cheval, et un grand nombre de cavaliers richement vêtus fermaient la marche. Quand les ambassadeurs furent sur le pont Saint-Ange, tout le canon du château tira, l’artillerie du Vatican y répondit, ensuite on entendit un concert de toutes sortes d’instruments, qui les accompagna jusque chez le pape. Sa Sainteté descendit, pour les recevoir, à la salle royale ; à peine y était-elle assise, que les ambassadeurs parurent, chacun la lettre de son prince à la main ; ils se prosternèrent aussitôt à ses pieds, et déclarèrent qu’ils venaient des extrémités de la terre reconnaître en sa personne le vicaire de Jésus-Christ, et lui rendre obéissance au nom des princes dont ils étaient les envoyés. Le P. de Mesquita traduisit en latin ce discours qu’ils avaient prononcé dans leur langue naturelle. Le pape les releva, les embrassa plusieurs fois, les