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DU JAPON.

camériers du pape et les officiers du palais, tous en robes rouges, précédaient immédiatement les ambassadeurs, qui étaient à cheval et vêtus à la japonnaise. Leur costume était très-riche ; ils portaient trois robes longues l’une sur l’autre, d’une blancheur éblouissante et d’une finesse extraordinaire. Ces étoffes étaient semées de fleurs, de feuillages et d’oiseaux parfaitement dessinés, d’une vivacité de couleurs étonnante, et qui paraissaient travaillés au point. Ces robes étaient ouvertes par devant et avaient des manches extrêmement larges qui ne venaient que jusqu’au coude. Ils avaient encore sur leurs épaules une espèce d’écharpe attachée avec des rubans, croisée sur la poitrine, rejetée en arrière et nouée comme une ceinture. Ils étaient chaussés jusqu’aux genoux d’une espèce de brodequins d’un cuir extrêmement fin, fendu au pied entre l’orteil et les autres doigts, avec une semelle attachée par des courroies : leurs cimeterres et leurs sabres étaient de la plus fine trempe, et leurs poignées, aussi bien que les fourreaux, étaient garnis de perles fines, de pierres de prix et de plusieurs sujets travaillés en émail. Ils n’avaient rien sur la tête, qui était toute rasée, à la réserve du haut, d’où tombait par derrière un flocon de cheveux. Les traits de leur visage ne paraissaient pas moins étranges que leurs vê-