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HISTOIRE

Le nombre des nouveaux chrétiens allait toujours en augmentant, et cependant il n’y avait pas au Japon plus de cinquante Jésuites, qui ne pouvaient suffire à administrer les sacrements, à rompre le pain de la parole aux fidèles, encore moins à instruire les idolâtres. Ce fut en partie pour remédier à un si grand mal que le P. visiteur se hâta de mettre à exécution un projet qu’il avait concerté avec les rois de Bungo et d’Arima et avec le prince d’Omura. Il s’agissait d’une ambassade d’obédience vers le pape de la part de ces trois princes. Le roi de Bungo choisit pour le représenter son petit-neveu Mancio-Ito, jeune prince de quinze à seize ans d’un esprit extrêmement avancé ; le roi d’Arima et le prince d’Omura ne nommèrent qu’un seul ambassadeur qui fut Michel de Cingiva, leur parent, presque aussi jeune que son collègue. Deux seigneurs de la maison royale d’Arima, Julien de Nacaura et Martin de Fara furent désignés pour les accompagner. Le P. Valegnani voulut conduire lui-même les ambassadeurs, et prit avec lui le P. Diégo de Mesquita qui devait leur servir de précepteur, et un frère japonnais nommé Georges Loyola.

Ce fut le 20 février 1582 que les ambassadeurs s’embarquèrent à Nangazaqui sur un navire por-