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HISTOIRE

religion en furent retardés, mais elle en faisait de rapides dans le royaume d’Arima. Le roi, qui avait commencé son règne par proscrire le christianisme de ses États, fut ramené à d’autres sentiments par le P. Valegnani, et reçut le baptême avec une partie de sa famille ; on lui donna le nom de Protais. Dieu ne tarda pas à lui faire sentir sa protection ; en effet, des ennemis qui le menaçaient acceptèrent les conditions de paix que le P. Valegnani se chargea de leur porter, et le jeune roi vit régner dans ses États la paix qu’il avait rendue à l’Église.

La religion prospérait aussi dans le centre de l’empire et dans toutes les provinces qui obéissaient à Nobunanga. Ce prince avait accordé une maison aux missionnaires dans la ville d’Anzuquiama, faveur que les bonzes n’avaient jamais pu obtenir. Nobunanga remporta de nouvelles victoires contre quelques-uns de ses vassaux révoltés, et la fidélité qu’il trouva partout chez ses sujets chrétiens, lui fit encore davantage apprécier la pureté de leur culte ; aussi il ne semblait ne plus faire la guerre que pour ruiner l’idolâtrie dans l’empire, et il paraissait surtout s’être fait un point d’honneur d’exterminer les bonzes. On avait nourri pendant quelque temps l’espoir que ce puissant prince finirait par embrasser le chris-