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DU JAPON.

trois fils, dont le second était celui qui lui ressemblait le plus par les qualités qui font les grands rois. Ce prince était destiné au sacerdoce des faux dieux, comme tous les princes qui ne doivent pas monter sur le trône ; mais ce jeune homme, âgé de quatorze ans, déclara formellement qu’il ne voulait pas être bonze, et qu’il voulait se faire chrétien. Le roi y consentit malgré les emportements de la reine, et le P. Cabral, ayant trouvé le prince très-instruit dans la religion, le baptisa sous le nom de Sébastien. Un grand nombre de nobles, déterminés par un exemple aussi éclatant, embrassèrent aussitôt le christianisme, et la réforme de leurs mœurs fit le plus grand honneur à leur nouvelle religion. Un des gendres de Civan, roi de Tosa et pour le moment chassé de son royaume par une faction, se fit aussi baptiser sous le nom de Paul.

(1576) Une conversion plus éclatante encore fut celle du roi d’Arima, qui fit venir le P. Alméida de Cochinotzu pour l’instruire, et qui se fit ensuite baptiser avec la reine, une partie de sa famille et un grand nombre de seigneurs. L’exemple du roi fut si puissant sur ses sujets, que les missionnaires ne pouvaient suffire à instruire tous ceux qui le demandaient. Heureusement, quatre nouveaux ouvriers prirent terre vers cette époque