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DU JAPON.

de haut, et sûr le point le plus élevé on voyait le château du roi, auquel on parvenait par de magnifiques escaliers ; tous les appartements étaient d’une richesse incroyable : l’or, l’azur, les plus belles étoffes, les meubles les plus précieux, rien n’y était épargné ; les gonds, les serrures, les pitons des portes et des fenêtres, tout était d’or fin, et les jardins étaient des lieux enchantés. La citadelle dominait encore le château, et on découvrait de là tout le royaume de Mino et celui de Voary. Cette forteresse était terminée par une espèce de dôme surmonté d’une couronne d’or massif. Il était à jour, enrichi en dedans et en dehors de peintures et d’ornements en mosaïque dont le vernis était si brillant, qu’on avait peine à y arrêter la vue. Tels étaient les lieux que l’on appelait communément le Paradis de Nobunanga.

Ce prince reçut très-bien le P. Froez, lui remit une lettre pour l’empereur et une autre pour le Dairy, lui recommandant de ne pas s’inquiéter de tout ce que l’on pourrait tramer contre lui, et lui promettant de le mettre à l’abri de tout danger. Il voulut ensuite lui faire visiter tous ses appartements ainsi que sa forteresse, où il le conduisit lui-même, honneur qu’il n’accordait pas aux plus grands princes. Enfin il lui fit apporter un