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(^ tîlSTOlRE

  • - ■ à chanter à deux chœurs àts Pfeauiïies /

1^+3 • des Hymnes & des Cantiques, en leur Laû-

f;ue , au fon des inftrumens dont les Lnfi- eles fe fervoierit dans leurs AflembleCS de plaifir. Le Prélat célébroit tous les jouts les faints Myfteres pendant cette Mufique , & à la fin de la Meffc il faifoit approcher les Muficiens & les Muficiennes , pour leur donner le baifer de paix , en leur difant , recevez le Saint E/prit. On le voïoit auffi afTez louvent dans les rues , fuivi d'une trouppe d'Indiennes qui chantoicnt, & il alloit avec le même cortège bénir les Ruifr féaux & les Fontaines > puis il leur ordon- noit d'y puifer de Teau de d*en afpergei: leurs Habitations , avec une ferme cott-- fiance qu'elle y attireroit la bénédi^on du Ciel. Comment ^^^ bonnes Gens s'atendoient que leur îi foulage les Evcque , voïant de près leur mifere , y rc- Pauvrcs. médieroit par fes libéralités 5 mais ils fo- rent trompés : ce qui joint aux amendes qu'il exigeoit de ceux qui vouloient et» abfous de leurs excommunications , donna fort' peu d'idée de fa générofité & de foa définterefTement. Il voulut cependant (bo- lager les Indiens , qui étoient tous en Con^ mande 5 mais il en chargea les Comman* dataires , & il ne. manquoit j amais d'exemf- ter du fervice perfonnel tous ceux qui ap- partenoient à des Excommuniés. Le Goa- vcrneur , touché de tant de maux , & ne: pouvant y remédier , parceque la crainte qu'on avoir de l'Evcque , avoit prefqu'cn- tierement anéanti fon autorité , fe détef' iotna à enfinfe. réconcilier avec lui ^^&ill