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DU Paraguay. Ltv. X. ij prifer & de les fouffrir avec une faintc & ^^ noble infenfîbilitc^-. J). Bernardin ne le prit '"

point : il récrimina 5 fans faire réflexion que par-là il dégradoit fa dignité, & fc mettoit au niveau de ceux qui dévoient donner aux autres l'exemple du refpe6l dâ à fon caraôere. Il fit plus 5 comme ces Re- ligieux avoient eu quelque démêlé avec les Jéfuites , il aftèdba plus que jamais de faire beaucoup d'amitié à ceux-ci y & d'en parler publiquement avec éloge.

Bien des gens ne s'accoutumoient point . P^??*'^ à lui voir dire deux Mefles tous les jours 5 "£y^^^" & quelques-uns de ceux qui lui étoienc \m plus attachés , Tavertirent de ce qu'oa en penfoit dans la Ville. Il leur répondit qu'il ne célébroit jamais, qu'il ne délivrât une Ame d|fc Purgatoire ,. & qu'il y avoit eu de très grands Saints qui avoient dit jufqu'à neuf Mcffes en un jour ; qu'au rcftc il étoit Pape dans fon Diocèfe & en droit d'y faire tout ce qull jugeroit être du fer- vice de Dieu. Sur ce principe , & (bus pré- texte, qu'il n'avoit pas affez de Prêtres pour donner des Curés à toutes fes Paroiiles , il réunit en fa Pcrfonne plufieurs Cures, dont il tiroir l'honoraire ; mais comme il ne pouvoir pas les defTervir toutes en mê- me tems , il alloit of&cier tantôt dans Tune & tantôt dans l'autre , de (brte qu il chan- toit quelquefois deux grandes MefTes le même jour.' On en murmura ; mais ce qui- choqua furtout bien du monde , c'eft qu'à ia fin de la première il donnoit fon Calice „ qui n'étoit pas purifié, à un jeune Garçon^ JOUI k porter d^is TEglifc oi il devoit.