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Btj Paragxjay. Lîv. yc. f prévenus , s'y ëtoient rendus pour Ty re- . *^

cevoir, & furent afTez furpris de Taccueil ^ 4 -#5' qu'il leur fit , car ils n'ig^noroient rien de tout ce qui s'étoit pâfTé a Cordoue. Mais le Prélat avoir, fes raifons pour en ufer ainfi ; rcfolu qu'il étoit de prendre pofTef- fîon de fon Evêché dès qu*il feroit arrivé à rAffomption , il craignoit d'y trouver de grandes oppofitions , & ce n'étoit pas le tems de fe faire des Ennemis. 11 fe dou- tôit bien à la vérité que les Jéfuites n*ap- prouveroient pas ce qu'il vouloit faite 5 tnais il comptoit alfcz fur leur difcrétion pour croire qu'ils fe contenteroient de pen- fer qu'il ne le pouvoit pas , & qu'ils gar- deroient le filence ^ s'il ne lesobligeoit à Je rompre. II leur donna même de grandes marques de confiance , & cela dura fi long- tems , que peu de gens foupçonnerent qu'il ne fuivoit point en cela le fentiment de fon cœur.

Il fit fon entrée publique dans la Capî- Son cntréei taie aux acclamations de toute la Ville. puWi^uc, On le conduifit d'abord à TEçlifc de Sai-nt Blaife , qui eft la Paroifle de rEvêché, puis à la Cathédrale, ou il chanta la Grand*- Meffe & prêcha , la Mitre en tête. Tout le monde fut enfuite admis à lui baifer la main , après quoi il congédia le Peuple , en difent qu'il étoit tems que chacun allât dîner. Pour moi , ajoûta-t-il , je me nour- ris d*une viande invifible , & d'un breuvage qui ne peut être vu des Hommes. Ma nour- Tobîe rz. 15*' riture eft défaire la volonté de celui qui m'a jçj^ . . *^ • envolé & d'accomplir fon œuvre. Il refta donc en oraifon jufqu'à Vêpres ; & l'Of-

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