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17^ Histoire

jç^ Ses Emi/Taires fe répandirent en fuite dans » tous les quartiers de la Ville , pour animer le Peuple & Tengagcr à demander que les Jéfùites fuffent chaflcs de la Province 5 & pour lui donner encore plus de chaleur , un jour qu'il oflîcioit pontificalcment dans là Cathédrale, il fe tourna vers le Peuple après la confécration , & lui montrant la fainte Hoftie, croïe:(^-vqus ^ mes Frères ^ dit-il, que Jefus-Chrift /bit ici pré/en t fous ces efpeces ? tous s'écrièrent qu'ils étoient difpofés à verfer leur fang pour la défenfe de cette vérité : croïe^ auffi fermement , reprit-il , que f ai un ordre du Roi de chajér les Je fuites de cette Ville (i).

  • Le Douleur François Xàrque , après

avoir rapporté ce fait, ajoute qu'ilne pou- voit encore fe pcrfuader qu'un Evéque eût pu parler de la fôrre , contre fa conUience, & qu'il fallcit que quelqu'un de fes Parti- fans eût fabriqué à fon infu une Lettre fous le nom du Roi , & contrefait le feing & le (ccau de Sa Majcfté. Mais le Frère Villalon , dans fes Mémoriaux préfentés au Confcil des Indes , jugea qu'il étoit plus court de nier le fait , quoique de notoriété publique. Ce qui eft certain , c'cfl: que cette déclaration de l'Evcquè acheva de perfiiader à la Multitude , que les Jéfuites etoient véritablement coupables de tous les crimes dont ce Prélat les accufoit. On eut enfùite grand foin de publier que l'exil de ces Religieux mettroit TEvêque-Gou- verneur en po^TefTiôn de plus de vingt mille Indiens , qu'il diftribueroit aux EP (I) Xarque > Liv. 1. Cbap. 40. nuai. 30.