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d'avoir cru fi Icgeremcnt un fait de cette 7

nature , (ùr la foi d'un feul Homme j dont ' ^*' toutes fortes de raifons dévoient du moins Q"> ^"« ï< rendre le témoignage fort fufpea. C^étoit V^TT. fl"^. un Indien, nommé Bonaventure, lequel f^jj^ç, après avoir fervi quelque tems dans un Couvent de Buenos Ayrès , s'étoit fauve & retiré pkrmi des Indiens errans , avec qui il vécut quelque tems , comme s'il n'avoit jamais eu aucune teinture du Chriftianif- me. Diverfes avantures inféparablcs de çc

Senre de vie , le conduifirent dans. une Ré- action de la Province d'Uruguay , où il fe fit d'abord connoîcre pour Chrétien ; il y joua même (v bien fon perfonnage d'hy- pocrite , qu'il s'y fit une grande réputation de vertu & de zèle pour le falut des Ames; mais lor(qu*on y penfoit le moins , il s'en- fuit avec une Femme mariée , qu'il avoic féduite. On courut après lui ; il fut arrêté , ramené dans la Bourgade , fouetté publi- quement & renvoie à Buenos Ayrès. . Il y a bien de l'apparence qu'on ne fat pas !i-tôt inftmit dans cette Ville de ce qui lui étoit arrivé depuis qu'il en étoit pani ; ce oui eft certain , c'eft qu'il y ^ébita d'a- bord que les Jéfaites avoicnt découvert dans les Pais , d'où il venoic , de très belles Mines d'or , & qu'il en parla d'une ma- nière Ç\ pofitive 5 qu'il perfuada bien du monde ; car il s'avança jufqu'à dire qu'il y avoir travaillé , & qu'en trois jours on y amafToir affbz de grains d'or^pour en remplir un demi-boifleau. Il ajouta qu'il avoit été une fois tenté de profiter lui-même de tant de richeffes , & avoit comploté avec un

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