Page:Charles de Brosses - Lettres familières écrites d’Italie - ed Poulet-Malassis 1858.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lius Varus, qu’adopta Nonnius Asprenas. Le fils de celui-là étoit, au rapport de Tacite, lieutenant de l’armée de Varus son oncle, lors de la victoire complète que remporta sur elle en Germanie le fameux Irmensul, vulgairement nommé par les Romains Arminius. Cette famille Nonnia n’a commencé à s’élever dans la république, que par Sextus Nonnius Suffenas, fils d’une sœur du dictateur Sylla, femme d’une très-haute naissance, mais née, comme on le sait, avec une fortune au-dessous de la médiocre. Suffenas fut questeur en 658, puis tribun du peuple en 663. Quelques années après n’ayant pu obtenir l’édilité à cause du mauvais état où étoient alors à Rome les affaires de son oncle, il alla le trouver en Asie au milieu de la guerre contre Mithridate, et fut après son retour fait préteur en 672 ; ce fut alors qu’il fit célébrer des jeux publics en réjouissance des victoires de son oncle, et frapper une fort belle médaille d’argent, que nous avons encore dans le nombre des sept médailles qui nous restent sur cette famille ; ses descendants ont été depuis, pendant deux siècles, dans les grandes charges de l’État. Les Asprenas ont possédé trois fois la dignité de consul, en 760, en 790 et en 845. La branche la moins illustrée de cette famille est celle des Balbus, dont nous venons de retrouver tant de statues. On ne trouve parmi ceux-ci d’autre magistrat qu’un tribun du peuple en 721, l’année de la bataille d’Actium. Dion rapporte qu’il s’étoit fortement attaché au parti d’Auguste dès le commencement des nouvelles brouilleries qui éclatèrent entre Marc-Antoine et lui, et qu’il mit opposition, par le droit de sa charge, aux édits violents que les deux consuls vouloient faire passer contre celui-ci. Il est vraisemblable que ces importants services ne restèrent pas sans récompense pour lui ou pour sa postérité ; du moins, malgré le silence des historiens contemporains, il est certain, par les inscriptions qu’on vient de découvrir, qu’un petit-fils du tribun Balbus a été élevé à la dignité de préteur avec puissance proconsulaire. On a trouvé à Ercolano un assez long fragment des fastes consulaires. L’un des directeurs des fouilles, docteur espagnol, s’en vint un beau jour à Naples, toujours courant, annoncer qu’il avoit trouvé les litanies des Romains.

Quant aux peintures à fresque trouvées à Ercolano,