Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/431

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU CXXX. Ce qui m’entre par une oreille, Par l’autre sault, comme est venu, Quant d’y penser n’y suis tenu ; Ainsi Raison me le conseille. Se i’oy dire : vecy merveille, L’ung est long, l’autre court vestu ; Ce qui m’entre par une oreille, Par l’autre sault, comme est venu. Mais paine pert et se traveille. Qui devant moy trayne ung festu ; Comme ung chat, suis vieil et chenu ; Legierement pas ne m’esveille Ce qui m’entre par une oreille.

RONDEAU CXXXI. Que cuidez vous qu’on verra, Avant que passe l’année? Mainte chose démence Estrangement, çà et là. Veu que des cy, et des jà. Court merveilleuse brouée, Que cuidez vous qu’on verra, Avant que passe l’année ? "Viengne que advenir pourra! Chascun a sa destinée, Soit que desplaise, ou agrée: Quant nouveau monde vendra, Que cuidez vous qu’on verra?