Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/389

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<poem style="margin-left:6em; font-size:100%"> RONDEAU LIV. Tant sont les yeulx de mon cueur endormiz En Nonchaloir, qu’ouvrir ne les pourroye ; Pource, parler de Beaulté n’oseroye , Pour le présent, comme j’ay fait jadiz. Par cueur retiens ce que j’en ay apris , Car plus ne sçay lire ou Livre de joye , Tant sont les yeulx de mon cueur endormiz En Nonchaloir, qu’ouvrir ne les pourroye. Chascun diroit qu’entre les rassotiz , Comme aveugle des couleurs jugeroye , Taire m’en vueil , rien n’y voy, Dieu y voye! Plaisans regars n’ont plus en moy logis, Tant sont les yeulx de mon cueur endormiz. RONDEAU. De maistre Jehan Caillau. Tant sont les yeulx de mon cueur endormi^ En Nonchaloir, qu’ouvrir ne les pourroye ; Pource^ parler de Beaulté n’oseroye Pour le présent , comme f ay fait jadi^. Joye et soula^ ne sont plus mes amis , Chose ne voy de quoy je me resjoye ; Tant sont les yeulx de mon cueur endormi^f En Nonchaloir, qu’ouvrir ne les pourroye. Je suis mouillé et retrait et remis. Morne et pensif, trop plus que ne souloye , J’y voy trouble , car es yeux ay la taye , Et n’y congnois le blanc d’avec le bis , Tant sont les yeulx de mon cueur endormi:^.