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Car désormais mes temps deviennent cours;
Ne souffrez plus son plaisir en decours;
Veu que vers vous n’a faulte pourpensée,
Resiouissez plus ung peu ma pensée.
CHANSON LVII.
Comment vous puis je tant amer
Et mon cueur si tresfort haïr
Qu’il ne me chault de desplaisir
Qu’il puisse pour vous endurer?
Son mal m’est joyeux à porter,
Mais qu’il vous puisse bien servir.
Comment vous puis je tant amer
Et mon cueur si tresfort haïr!
Las ! or ne deusse je penser
Qu’à le garder et chier tenir,
Et non pour tant, mon seul désir,
Pour vous le vueil abandonner.
Comment vous puis je tant amer!
CHANSON LVIII.
M’amye Espérance ,
Pour quoy ne s’avance
Joyeulx Reconfort?
Ay je droit ou tort ,
S’en lui j’ay fiance?
Peu de desplaisance
Prent en ma grevance ,
Il semble qu’il dort.
M’amye Esperance ,