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Cessez, cessez, laissez la sommeiller.
Ne hurtez plus à l’uis de ma pensée ,
Soing et Soucy, sans tant vous traveiller.
Pour la guérir Bon Espoir a pensée
Medicine qu’a fait apareiller ;
Lever ne peut son chief de l’oreiller
Tant qu’en repos se soit recompensée ;
Ne hurtez plus à l’uis de ma pensée.
CHANSON XX.
Ma seule, plaisant, doulce joye,
La maistresse de mon vouloir,
J’ay tel désir de vous véoir,
Que mander ne le vous sauroye.
Helas! pensez que ne pourroye ,
Aucun bien , sans vous, recevoir,
Ma seule, plaisant, doulce joye ,
La maistresse de mon vouloir.
Car, quant Desplaisir me guerroyé
Souventeffois , de son povoir,
Et je vueil reconfort avoir,
Espérance vers vous m’envoye,
Ma seule, plaisant, doulce joye.
CHANSON XXI.
L’un ou l’autre desconfira
De mon Cueur et Merencolie ;
Auquel que Fortune s’alye ,
L’autre je me rens lui dira.
D’estre juge me suffira,