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Mais les griefz maulx le me font faire,
Dont mon cueur et moy sommes plains.
Car trop estes de dur afaire.
S’un peu me fussiez debonnaire,
Espoir, que j’ay du tout perdu,
Si me seroit tantost rendu ;
Ainçois, par vous m’est deffendu
Plaisant Desir et Bel Acueil.


AMOURS.

     Amours respond : À trop prant tort
Vous complaignez et sans raison,
Car, envers chascun Reconfort
N’est pas tousjours en sa saison ;
Et si savez qu’en ma maison
Une coustume se maintient.
C’est assavoir que qui se tient
Pour serviteur de mon hostel,
Mainteffoiz souffrir lui convient :
L’usaige de mes gens est tel.


L’AMANT.

     Certes, Sire, vous dittes vray ;
Mais l’ordonnance riens ne vault.
Parler en puis, car bien le sçay.
Et ay dancié à ce court sault ;
Parquoy je congnois le deffault
De doulx plaisir que l’en y a ;
Car, quant mon cueur vous depria
Secours, il lui fust escondit,
Adoncques, de dueil regnya
Vostre povoir, et s’en partit.


AMOURS.

     Dea ! beaulx amis, se dit Amours,