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Ung livre qu’en sa main tenoit,
Ou quel dedens escript portoit
Ses faiz, au long et bien entiers,
Desquelz informer me feroit,
Mais qu’eust visité ses papiers.
     Lors demanday se j’y liroye,
Ou se mieulx lire lui plaisoit ?
Il dit que trop paine prendroye,
Pour tant à lire commançoit ;
Et puis gettoit et assommoit
Le compte des biens et dangiers
Tout à ung ; vy que revendroit
Mais qu’eust visité ses papiers.
     Lors dy : « Jamais je ne cuidoye.
Ne nul autre ne le croiroit,
Qu’en amer, où chascun s’employe,
De prouffit n’eust plus grant exploit ;
Amours ainsi les gens deçoit,
Plus ne m’aura en telz santiers.
Mon cuer bien effacier pourroit,
Mais qu’eust visité ses papiers. »


ENVOI.

     Amours savoir ne me devroit
Mal gré, se blasme ses mestiers.
Il verroit mon gaing bien estroit,
Mais qu’eust visité ses papiers.


BALLADE XXV.

     En tirant d’Orléans à Blois,
L’autre jour par eaue venoye,