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Qui se maintient piteusement ;
Vous saurez tout, quoy et comment ;
Je n’en dy plus pour le meilleur,
Mais on en dit tant et expose
Que c’est à oïr grant orreur,
Quoy que nul dye, ne deppose.
     Pensez à vostre délivrance.
Je vous en prie chierement ;
Car, sans ce, je n’ay esperance
Que nous ayons paix nullement,
On la heit tant mortellement
Que trop peu trouve de faveur.
Ne fera, comme je suppose,
Se ce n’est par vostre labeur.
Quoique nul dye, ne deppose.


ENVOI.

Or prions Dieu, par sa doulceur,
Qu’à vous delivrer se dispose,
Car trop avez souffert douleur,
Quoy que nul dye, ne deppose.


BALLADE XVI.

Orléans à Bourgogne.

     Des nouvelles d’Albion
S’il vous en plaist escouter,
Mon frère et mon compaignon,
Sachez qu’à mon retourner,
J’ay esté, deça la mer,
Receu à joyeuse chiere.