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Se n’avons paix et union,
Et du tout m’y vueil obligier,
En ceste presente saison.


BALLADE XIV.

Orléans à Bourgogne.

     Pour le haste de mon passaige
Qu’il me convient faire oultre mer,
Tout ce que j’ay en mon couraige
À présent ne vous puis mander.
Mais non pour tant, à brief parler,
De la balade que m’avés
Envoyée, comme savés,
Touchant paix et ma delivrance.
Je vous mercie cherement,
Comme tout vostre entierement
De cueur, de corps et de puissance.
     Je vous envoyeray message,
Se Dieu plaist, briefment sans tarder
Loyal, secret et assez saige,
Pour bien à plain vous informer
De tout ce que pourray trouver
Sur ce que savoir désirés ;
Pareillement fault que mettés,
Et faictes, vers la part de France,
Diligence soingneusement.
Je vous en requier humblement,
De cueur, de corps et de puissance.
     Et sans plus despendre langage,
À cours mots, plaise vous penser
Que vous laisse mon cueur en gage
Pour tousjours, sans jamais faulser.