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     Pieçà, en jeunesse fleurie,
Quant de vif entendement fu,
J’eusse apris en heure et demye
Plus qu’à présent ; tant ay vesqu
Que d’engin je me sens vaincu ;
On me deust bien, sans flaterie,
Chastier despoillié tout nu,
Es derreniers jours de ma vie.
     Que voulez vous que je vous die ?
Je suis pour ung asnyer tenu,
Banny de Bonne Compaignie,
Et de Nonchaloir rerenu
Pour le servir. Il est conclu,
Qui vouldra, pour moy estudie,
Trop tart je m’y suis entendu,
Ès derreniers jours de ma vie.


ENVOI

     Se j’ay mon temps mal despendu,
Fait l’ay, par conseil de Folye ;
Je m’en sens et m’en suis sentu.
Ès derreniers jours de ma vie.


BALLADE XVII.

     L’autre jour tenoit son conseil,
En la chambre de ma pensée.
Mon cueur qui faisoit appareil
De deffence contre l’armée
De Fortune mal advisée
Qui guerryer vouloit Espoir,
Se sagement n’est reboutée,