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Quant je me mis premièrement
En son service ligement ;
Il me dist que je le rauroye,
Sans refuser aucunement,
Pour en laire ce que vouldroye,
     À deux genoilz m’agenoillay,
Merciant Amour humblement
Qui tira mon cueur, sans delay,
Hors d’un escrin privéement.
Le me baillant courtoisement,
Lyé en un noir drap de soye ;
En mon sain le mist doulcement.
Pour en faire ce que vouldroye.


COPIE DE LA QUITTANCE DESSUS DITTE.

     Sachent presens et avenir,
Que nous, Amours, par Franc Desir
Conseilliez, sans nulle contrainte,
Après qu’avons oy la plainte
De Charles, le duc d’Orlians,
Qui a esté, par plusieurs ans,
Nostre vray loyal serviteur
Rebaillié lui avons son cueur
Qu’il nous bailla, pieçà, en gage.
Et le serment, foy et hommage,
Qu’il nous devoit quittié avons
Et par ces presentes quittons.
Oultre plus, faisons assavoir.
Et certiffions, pour tout voir,
Pour estoupper aux mesdisans
La bouche, qui trop sont nuisans,
Qu’il ne part de nostre service