Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LXXXI
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

pouvons dénommer des « cérébraux » ; c’est-à-dire qui se contentent d’écrire, sans jamais avoir la moindre idée de passer à l’action même. Pour ces gens-là, la correspondance suscitée par les « petites annonces » est une rare aubaine et ils s’en donnent à cœur joie à mystifier les annonciers lascifs et à se suggestionner eux-mêmes. C’est une sorte de masturbation par l’encrier, pour laquelle il y a mille et mille raisons : maladie, disgrâce de la nature, impuissance, manque de liberté, ou tout simplement la manie d’écrire des saletés, analogue à celle qui se manifeste sur les murs et dans les urinoirs, et nous n’aurions peut être pas tort en cataloguant le fameux marquis de Sade parmi ces inoffensifs manieurs de porte-plumes qui semblent façonnés comme des phallus.

Nous connaissons une dame, fort âgée et fort malade, douée d’un joli style et d’une bien vilaine écriture, qui passe son temps à écrire aux hommes. Elle s’ingénie toujours à remettre de jour en jour l’instant où elle doit ren-