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LXXIX
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

» J’ai eu toute ma vie la singulière fortune d’être victime des malentendus, des quiproquos, des contretemps les plus bizarres ; j’en faisais l’expérience une fois de plus.

» Je passe.

» Vous seul, Monsieur, aviez compris le désir que célait mon annonce : vous l’avez manifesté avec trop de netteté pour que je n’imite pas votre franchise.

» Toute mon existence, dès mon extrême enfance, j’ai eu la hantise de la servitude et de l’esclavage, j’adore le fouet, les corrections, les humiliations, et comme vous le dites, la jouissance qui naît de la douleur — pas trop légère, pas excessive non plus, — pas de brutalité, mais la sévérité la plus rigide.

» J’ai connu, je connais encore toutes les professionnelles de Paris- c’est un art qui se perd où bien peu d’entre elles savent jouer leur rôle.

» Blasé et devenu plus perspicace, j’ai voulu essayer de la sévérité des hommes, pensant à juste titre qu’ils sont plus convaincus quand c’est la seule passion qui les fait agir. J’en ai ainsi rencontré deux qui m’ont absolument compris et satisfait : les mercenaires que j’ai payés étaient plus nuls encore que les femmes.

» Mon bonheur le plus grand est donc d’être l’esclave d’un maître qui m’humilie, me punisse, me corrige, me donne le fouet, non pas comme à un