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LIX
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Je la laissai ainsi quelques instants, la contemplant, j’ose l’avouer à ma honte, sans pitié, mais avec un sentiment d’affreux désir. J’eus un instant la pensée de la violer ainsi et de la faire revenir à elle dans les délices de mon étreinte. Mais la meilleure partie de moi-même eut le dessus ; je la pris et la portai encore sans connaissance sur le lit, où je défis la ceinture-courroie de cuir qui assujettissait ses poignets et m’étendis à côté d’elle. Elle reprit ses sens sous mes caresses, ses beaux yeux remplis de larmes, et me jura que plus jamais elle ne me reviendrait. Sans faire attention à ses plaintes et à ses reproches, je la pris, malgré sa résistance et… nous fûmes bientôt plus amoureux l’un de l’autre que jamais, et nos plaisirs se prolongèrent jusqu’à la nuit. Elle me jura que je la tenais par les sens : « la seule manière de tenir une femme », d’après elle, et moi l’humiliant et l’avilissant davantage si c’est possible ; je m’en faisais un vrai jouet de luxure.