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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

prix tu les retires de la circulation ; dis-leur de mettre du papier dans leur sonnette. Je suis bonne fille et pas rosse ; quand je vais avoir du pognon, elles pourront me taper.

» Je t’embrasse.

» Léontine. »

Malgré que le gros Machin connût l’existence fantastique, il l’épousa, et elle eut l’audace d’aller à l’église en costume virginal !!!

Elle a eu tous les honneurs pour son état de fortune. Toute la haute société se donna rendez-vous dans ses somptueux salons. L’ambassadeur de Turquie, qui apprécia à leur juste valeur les formes qui lui valurent son mariage, lui a fait obtenir le grand cordon de l’ordre de l’Osmanié !

Malgré tout, Léontine est restée bonne fille ; elle ne reçoit pas les camarades, il est vrai, mais elle a pour excuse que c’est pour ne pas déplaire à monsieur. Elle a néanmoins pris pour femme de chambre à tout faire une de ses anciennes du boulevard ; il faut les entendre, les deux boulevardières ; lorsque les invités sont partis, elles se réunissent dans un petit salon pour fumer et boire comme jadis.

– Crois-tu, dit Léontine, que les hommes sont vaches ! ils n’ignorent pas mon existence passée,