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LES FLAGELLANTS

pas tenu au secret professionnel, tu pourrais les révéler ou en abuser.

– Rassure ta conscience, je veux simplement connaître à quel point elle m’aime, tu vois que cela n’est pas bien dangereux. Ami, c’est convenu, aujourd’hui, je prends ta place ; tu vas me prêter une soutane et ne t’occuper plus du reste.

Le prêtre lui prêta une soutane, lui donna une leçon et il s’installa sur un prie-dieu dans un des bas-côtés de l’église à l’ombre d’un pilier, attendant avec anxiété la venue de sa femme.

Elle arriva enfin, de noir vêtue, une épaisse voilette sur le visage, et s’agenouilla pour faire une prière.

Lui, dont le cœur battait violemment, tant son émotion était grande, la frôlait presque ; quand elle eut terminé, elle se releva et aperçut le prêtre dans la pénombre ; il lui fit un signe, et se dirigea alors vers le confessionnal — petite cabane en bois sculpté que les impies nomment la poivrière, et les voleurs la planche à lavement. — Elle le suivit, il entra rapidement, referma la porte vivement. Elle s’agenouilla pieusement, puis commença sa confession.

Le prêtre, au travers de son grillage, écoutait anxieusement, arrivant au récit le plus friand, elle se tut subitement.