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XXVIII
LES FLAGELLANTS

» Si oui, soyez à huit heures et demie à la Madeleine, au départ des omnibus Madeleine-Bastille. J’y viendrai en fiacre.

« Médor » fut exact, selon son habitude avec les dames, et le despote s’y trouvait.

Nous fûmes bientôt installés dans une loge, qui fut donnée au contrôle à Mme « Tiresias » en échange d’un billet de faveur, à ce qu’il me sembla.

Nous passâmes une soirée assez agréable, et sur la permission gracieusement accordée de pouvoir fumer, j’avais allumé un fort bon havane, mais je n’en avais savouré que le quart environ quand ma reine, d’une voix dure et fronçant ses sourcils, me donna l’ordre :

— Jetez votre cigare ! Il m’incommode ! Jetez-le !

Sans répliquer, je fis ainsi qu’elle me le dit ; mais je l’avais sur le cœur. Si vraiment j’avais été masochiste, ce petit sacrifice aurait dû me faire tressaillir de volupté, n’est-ce pas ? Hélas, non ! J’y pense encore à mon pauvre mégot. Il était si bon, et le souvenir