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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

M. A… de M…, la façon dont cette filouterie fut découverte et la scène indescriptible qui s’en suivit.

Il y avait, je l’ai dit, des gens du meilleur monde ; c’est M. le comte Gaston de Poix qui s’aperçut que Garcia, dont la main semblait enchantée, tant il gagnait, avait introduit parmi les cartes de la maison des cartes étrangères. On somme Garcia de rendre l’argent volé ; il refuse. On le tâte, on le fouille, et partout, dans ses manches, dans son gilet, dans ses poches, on trouve des paquets de cartes préparées.

Il en était truffé.

Insulté, poursuivi, meurtri, Garcia refuse de rendre les cent vingt mille francs qu’il vient d’escroquer. La scène se prolonge, et M. de Gramont finit par menacer d’envoyer chercher la police. Calzado, qui jusque-là s’était tenu à l’écart, conseille à Garcia de restituer ce qu’il a pris. Garcia donne cinquante mille francs, disant que c’est tout ce qu’il a sur lui. « On va fouiller tout le monde », dit M. de Gramont. Alors Garcia de chercher à fuir ; on le poursuit dans l’appartement, où il va devant lui comme un fou, la tête perdue, jetant, semant des billets de banque. Il revient dans le grand salon, on l’entoure, on le cerne, il faut qu’il rende gorge jusqu’au bout, et, quand c’est fini, on s’aperçoit qu’il manque encore des billets de banque à l’appel.