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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

devait devenir son beau-frère, se représenta chez Giulia.

Elle était gravement assise au coin du feu.

En face d’elle, un homme dont le costume de velours râpé et les gros souliers ferrés contrastaient singulièrement avec le luxe du salon, était adossé à la cheminée, fumant un soutados qui empestait toute la pièce.

— Messieurs, dit Giulia, je vous présente mon mari, il signor Jacopo Barucci.

On voit d’ici la stupéfaction des visiteurs.

— Comment, dirent-ils en chœur, vous êtes mariée, mais c’est impossible, c’est invraisemblable.

— Rien n’est plus vrai, répondit-elle, je suis mariée, tout ce qu’il y a de plus mariée ; Jacopo est un ruffian, il m’a beaucoup battue, et il y a quinze ans que nous ne sommes plus ensemble. Je vais le faire dîner à la cuisine et, à huit heures, Anita le reconduira à la gare de Lyon.

Mais ce qu’elle ne dit pas à Haritoff, elle le raconta à Soubise.

— Ma cère Sou-Sou, en le voyant, j’ai été fâchée, mais zé toujours fait l’amour avec loui et z’en été sarmée, ça ma rajounie de vingt ans.

— Mais il sent le fumier, ton paysan !

— Je lou sais bien, mais c’est oune homme, il