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LES FLAGELLANTS

– Mais, pourquoi préfère-t-il un pareil état de choses ?Vous pourriez vous en aller sans payer, la maca ne courrait pas après vous.

– C’est un homme d’honneur, je dois, il veut que je paye.

Aujourd’hui avec les nouveaux règlements de police appliqués rigoureusement, les dettes contractées par une femme dans une maison de tolérance ne sont pas reconnues ; pour quitter la maison, il suffit qu’elle déclare sa volonté au commissaire de police ; ce fonctionnaire, alors, la fait conduire à la gare du chemin de fer par un agent, qui lui prend un billet pour l’endroit où elle désire aller, aux frais de la tenancière quelle que soit la distance.

Ces règlements fort sages sont une amélioration pour le sort de ces malheureuses qui étaient prisonnières à perpétuité, à moins qu’un homme amoureux d’elle ne consentit à payer ses dettes pour la libérer.

Il existe un exemple de ce genre. Un directeur général d’une de nos grandes compagnies de chemins de fer fit la rencontre dans une maison de tolérance, de la rue Ventormegy, à Marseille, d’une splendide créature. Elle devait douze mille francs ; il paya et l’épousa ; elle fut reçue à la présidence.

Je repris :

– Mais enfin, le métier que vous faites…

Elle me répondit :