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LES FLAGELLANTS

à le poursuivre. Est-ce par décadence morale ou par perversité des mœurs ? Nullement. On considère que celle ou celui qui veut se perdre n’a pas besoin d’être excité par la vue d’images.

La proxénète de haute volée se déplace après le Grand Prix. Sa clientèle n’étant plus à Paris, elle va la chercher aux villes d’eaux ; mais il faut qu’elle s’entoure d’une infinité de précautions. Elle fait distribuer une circulaire confidentielle dans laquelle elle dit que le service sera continué comme par le passé, qu’elle a un assortiment merveilleux de roses thé, fleurs toujours fraîches, sans cesse renouvelées, et pour éviter des recherches ou des méprises ennuyeuses à ses clients, ses pensionnaires portent constamment à la ceinture un piquet de roses thé. Le règlement de compte se fait après la journée ou après la nuit.

Elles n’ont pas encore osé prendre la fleur d’oranger pour emblème. Cela viendra un jour ou l’autre, il ne faut pas en douter.

Il existe une proxénète bien connue. À mon regret, je ne puis la nommer, car elle n’a jamais été poursuivie, grâce aux influences de sa haute clientèle. Je me contenterai de dire qu’elle a soixante-seize ans et qu’il y a cinquante ans qu’elle exerce ; c’est dire qu’elle connaît par cœur son Tout-Paris vicieux. Ah ! si elle écrivait ses mémoires, on y