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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

pondérance, depuis le cardinal jusqu’au vulgaire moine, ce qui a donné lieu à ce dicton populaire : « Quand un moine laisse ses sandales à la porte, le mari n’entre pas », on n’est pas si bête, il n’existe pas ce préjugé idiot.

Dans tous les grands cafés qui avoisinent la Puerta del sol, le soir, il y a généralement foule. Des familles entières sont attablées avec leurs enfants. Souvent, le padre (le prêtre) fume béatement sa cigarette. Arrive un homme très correctement vêtu, porteur d’un ballot, enveloppé dans une toile cirée, le garçon, complaisamment, lui avance un guéridon. Il déballe sa marchandise. Tout le monde, curieux, se lève pour voir. Ah ! si M. Bérenger était là, il se voilerait la face. Eh bien, c’est avec la plus parfaite indifférence que les consommateurs, hommes, femmes, jeunes filles et jeunes garçons, se passent de main en main : l’Album du Vélocipède, la première Nuit de noce de Maria, les trente-deux positions, les Amours d’un Sacristain et d’une Religieuse, les Jouissances de la flagellation, etc., etc. Il va sans dire qu’il n’y a pas de texte, et que ce ne sont que des images ; quelques-unes même fonctionnent en tirant un petit fil.

Ce marchand n’est autre chose qu’un proxénète ; il exerce publiquement et personne ne songe