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LES FLAGELLANTS

ne leur rapporte pas, protestent et se plaignent : « Que voulez-vous, dit la proxénète, votre fille est venue à mon agence pour un engagement ; je n’ai pas été la chercher, mes livres sont en règle (et ils le sont en effet). Je lui ai procuré les moyens de gagner sa vie, tant pis si elle a mal tourné, je ne suis pas chargée de la surveiller. »

Pas moyen de poursuivre.

Nous n’en sommes pas encore aux usages de Madrid, mais cela vient peu à peu, car le coup de l’album, très pratiqué là-bas, commence à avoir du succès à Paris.

Voici en quoi il consiste :

La proxénète collectionne les photographies de toutes les femmes qui se sont adressées à elle, par embarras momentané ou par profession. Quand un homme se présente, elle lui soumet l’album, il choisit : derrière chaque photographie, les qualités de la femme, ses passions sont soigneusement décrites. Elle fait demander la femme.

On voit que rien n’est plus simple. Il va sans dire que les prix ne figurent pas en regard de la photographie, car le client doit soigneusement ignorer la commission prélevée par la proxénète.

Ici, à Paris, tout nous effraye : une image un peu légère, la couverture d’un livre. À Madrid, ville cléricale par excellence où le clergé a la pré-