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LES FLAGELLANTS

de la dénoncer au commissaire de police de son quartier, enpriant ce magistrat de la faire mettre en correction comme étant une gamine incorrigible.

La malheureuse enfant était atteinte d’une maladie vénérienne, elle fut envoyée à l’hospice des enfants assistés.

Quant à la mère, elle fut gratifiée de deux ans de prison et la proxénète en eut pour huit mois.

Un détail curieux révélé aux débats :

Un vieux monsieur de campagne, qui n’était pas autrement désigné dans la procédure, avait promis aux deux abominables femmes, une somme de deux mille francs pour Marie qu’on lui avait garantie comme vierge, alors qu’elle était contaminée jusqu’aux moelles ; la mère disait à ce propos :

– Cet argent-là me fera un rude bien, j’en ai joliment besoin.

Autre genre de mère :

Dans la rue des Martyrs, aux environs d’un cabaret qui fut autrefois célèbre, vers huit heures du soir, on rencontre une fillette de douze ans, formée comme une petite femme. Elle porte, cela va sans dire,des jupons courts qui laissent voir des jambes superbes ; ses cheveux, d’un beau noir, sont tressés en nattes, attachés par un ruban rouge. Elle marche lentement dans la rue, s’arrête aux devan-