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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

vaux forcés un Italien du nom de Bruni, ex-chef de la figuration d’un grand théâtre parisien.

Bruni disparut en annonçant qu’il allait se jeter dans la Seine. Étant au piano, presque chaque soir il commettait des attentats sur les jeunes filles qu’il avait sous sa direction.

Celle qui lui valut sa condamnation était une gamine de douze ans nommée Marie Molaux. Sous le prétexte de lui faire raccommoder un accroc à son maillot, il l’avait fait monter dans sa loge et au bout d’un certain temps il l’avait renvoyée en lui donnant un franc et en lui défendant de rien dire à sa mère.

Ah ! s’il avait connu sa mère, il aurait sûrement fait marché avec elle pour d’autres séances, car, quelque temps plus tard, la mère comparaissait devant la 10e chambre du tribunal correctionnel pour avoir vendu sa petite fille à une proxénète, la fille Magnin.

La proxénète, qui était en rapport constant et direct avec plusieurs vieux messieurs, la livra souvent pour une rosière. Un jour, le pot aux roses se découvrit ; la petite Marie refusa de continuer le métier qu’on lui imposait et cessa de rapporter l’argent qu’elle gagnait chez la Magnin. La mère, furieuse de voir lui échapper cette source de bénéfices, battit l’enfant abominablement et eut l’audace