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LES FLAGELLANTS

Arrivé au terme de mon exploration, je poussai un cri terrible de fureur, de rage, de désappointement : je venais de rencontrer ce que la désolée Héloïse aurait bien voulu trouver chez Abélard après l’acte barbare du chanoine Fulbert.

– Mais vous êtes des hommes ! leur dis-je.

– Mais oui, répondirent-ils en minaudant, et en frappant les bouts de leurs doigts avec leurs éventails.

Je voulais douter, croire à une mauvaise plaisanterie. Hélas ! impossible, les preuves étaient palpables.

J’avais envie de taper dessus, de crier à la garde, à l’assassin ; mais la réflexion aidant, je pris la chose bravement et songeai à tirer parti de mon aventure.

– Comment t’appelles-tu, dis-je à l’un d’eux ?

– Valentine, surnommée la Duchesse.

– Et ton ami ?

– Lui, la Marquise.

– Et vous faites ce métier de courir les bals pour raccrocher les pédérastes ?

– Non ! Nous sommes venus pour nous amuser, car nous n’avons pas besoin de cela pour vivre, nous sommes entretenues très richement : Valentine, par un des plus riches banquiers parisiens, et moi, par le général X… De plus nous donnons des séances dans les maisons de plaisirs.