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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Une brigade d’agents, composée de quatre hommes, commandée par un brigadier, est spécialement chargée de la surveillance des frôleurs ; elle en arrête souvent, mais que peut-on leur faire ? Rien. On les relâche après une sévère admonestation. En effet, l’outrage aux mœurs n’est pas public ; les femmes en sont quittes pour s’essuyer, et celles qui ont la foi catholique en sont quittes pour regretter qu’il soit mort sans baptême.

Ce brave M. X… faisait-il chapelle, comme le fait journellement un de nos députés très en vue, qui fut jadis ministre ?

Ceux qui font chapelle forment aussi une secte ; elle est plus nombreuse que celle des frôleurs.

Voici en quoi cette passion absurde consiste :

Ses adeptes sont tous revêtus, en hiver, d’un épais pardessus ; en été, ils en portent un léger ; leur pantalon est déboutonné.

On sait qu’il est d’usage dans les boutiques de modistes et de stoppeuses que les demoiselles travaillent à la devanture, séparées seulement du public, du passant,par le vitrage ; le cochon, je ne dis pas le vieux, car il y en a de jeunes qui font partie de cette secte, s’arrête devant le magasin. Il feint de regarder travailler les ouvrières ; quand, d’un regard jeté à droite et à gauche, il voit qu’il est seul, il entr’ouvre son pardessus de chaque