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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

peine vingt mille francs de rente et tu couches avec toutes les dames de la cour qui ont aussi horreur du vide que moi. Eh bien ! puisque tu veux coucher avec moi,je veux te voir tout nu, à cheval, dans les Champs-Élysées et je serai ta petite femme pendant quinze jours, pas plus, sans te faire de cornes, et cela ne te coûtera pas un sou.

– Je veux bien, répondit D… Je demande seulement à garder mes bottes.

– Soit, ajouta Rose, mais comment vas-tu faire, mon mignon ?

– Ça me regarde, fit le beau lieutenant ; mais comme je tiens à avoir des témoins, donne-nous ce soir à souper, on fera une petite partie. Je m’en irai à cinq heures, et à six heures très précises, tu te mettras à la fenêtre et tu me verras dans le costume indiqué.

D… était de semaine et il présidait à la promenade des chevaux.

Le lendemain, à six heures — heureusement on était en été au mois de juillet — on vit le peloton des Cent-Gardes qui montait l’avenue des Champs-Élysées.

Devant le No 110, D… commanda : « Peloton, halte ! » puis s’avança devant ses hommes ; il regarda à droite et à gauche si personne ne le voyait, salua Rose qui était à la fenêtre, en même