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LES FLAGELLANTS

a une cause sérieuse, V… a eu l’ambition de soumissionner au gaz de la ville d’Évreux, il prouve qu’il lui fallait de l’argent et qu’il en a emprunté à Mlle Catherine Labruyère qui n’était pas sa maîtresse. »

« Mon adversaire, dit Me Léon Duval, a été sans pitié pour Mme de Maubreuil, c’était son droit ; il est reconnu par les tribunaux que les enfants de famille sont dispensés de payer leurs dettes immorales et qu’ils ont le plaisir pour rien. On soupe, on boit de bons crus, on goûte les appartements chers et bien situés, on repose ses yeux sur des tableaux de maîtres, sur des morceaux rares de sculpture, on se retire tard. Quand on se retire, on présente ses amis et on les fait jouir du même luxe, cela dure des années, mais si par hasard on signe un billet, on est ce qu’on appelle un jeune homme trompé ; on est dupe d’une prostituée,et on laisse les frais à la maîtresse de maison. Mais au-dessus des tribunaux, il y a le monde qui nous juge tous, et cette société exquise qui suit la morale des honnêtes gens. Là les choses sont autrement appréciées ; le bien dire n’y fait rien, quand on a obtenu les faveurs d’une femme et qu’on l’en remercie par de basses insultes on n’y gagne que du mépris. Tous les jurisconsultes opinent pour la nullité des billets dits concubinaires, mais tous aussi