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LES FLAGELLANTS

tard, place Maubert ou à Saint-Ouen, quartiers où habitent les chiffonniers, les ramasseurs de mégots, tous poivrots pour la plupart ; il entre chez un boulanger, achète un croûton de pain tendre bien doré, puis entre dans la plus prochaine pissotière, il place debout, son croûton de pain, dans l’un des angles, et se retire à quelques pas, puis il attend…

– …Il attend quoi ?

– Tu vas voir. Il attend que plusieurs messieurs aient pissé sur le morceau de pain,alors il se précipite, le ramasse, l’enveloppe précieusement, prend une voiture et se fait conduire rapidement chez moi. J’ôte prestement mon peignoir et ma chemise et je monte sur mon piédestal…

– …Ton piédestal ?

– C’est une espèce de tabouret en acajou. Alors, une fois que je suis huchée, il développe fiévreusement son morceau de pain et le mange avec frénésie tout en me cinglant les fesses avec son mouchoir, puis, quand il a tout mangé, il m’embrasse, met son chapeau. – …Et ? – Il me dit simplement : « Je vais au conseil municipal, je suis chargé de faire un rapport sur la laïcisation des hôpitaux !»

Tu sais que je considère les sœurs comme une institution immorale qui pervertit le peuple.