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LES FLAGELLANTS

– Non, viens, ce sont de braves gens.

Ils sortirent. À la porte, la voiture attendait. Elle se fit conduire rue Maubeuge, chez le grand rôtisseur qui se trouve à gauche ; elle descendit et entra dans la boutique. Comme on était en été, le rôtisseur était bien achalandé ; elle choisit un énorme poulet, des fraises, un melon, du fromage, une romaine, et se fit mettre le tout dans un sac aussi grand qu’elle. Pendant qu’elle tournait dans la boutique, relevant toujours son manteau pour ne pas marcher dessus et tomber, B… était descendu de voiture et causait avec le cocher. Ce dernier, curieux, suivait des yeux le manège de Berthe.

– C’est sans doute une grande dame dit-il à B…, cela se voit à sa toilette.

– Oui, répondit B…, c’est la princesse de Metternich.

Les passants, entendant prononcer ce nom qui avait tant défrayé les chroniques, s’arrêtèrent et regardèrent dans la boutique ; d’autres passants s’arrêtèrent également pour voir ce que les autres regardaient, bref, en un clin d’œil, il y eut un énorme rassemblement ; les sergents de ville, voyant cette foule, accoururent et demandèrent ce qu’il y avait ; le cocher, fier de conduire une grande dame, répondit : « C’est la princesse de Metternich ! »

Juste à ce moment, Berthe se disposait à sortir