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LES FLAGELLANTS

riche banquier, M. X… (je suis obligé, le personnage étant très connu, de ne le désigner que par une initiale), qui devint son premier amant ; il adorait les petits trous pas chers. Mise en appétit par les leçons de son maître, elle s’offrit le luxe d’un coadjuteur, un superbe garde municipal ; par malheur, le brave Pandore avait rapporté de Madagascar une de ces maladies qui firent la célébrité du docteur Ricord. Or voici ce qui arriva :

Un jour, M. X… accompagné de son fils, un gamin de quinze ans, alla chez un grand médecin, son ami intime.

– Je t’amène mon polisson de fils, lui dit-il !

– Pourquoi l’appelles-tu polisson ? qu’a-t-il fait ?

– Imagine-toi que ce petit scélérat a couché avec ma bonne !

– Où est le mal ?

– Le mal ! Visite-le ; tu vas le voir.

Le médecin constata que le fils de M. X… était salé et poivré dans les plus grandes largeurs.

– Ce ne sera rien, dit-il au père, nous le soignerons.

– Oui, mais dit M. X… Il y a un mais !

– Lequel ?

– C’est que moi aussi, j’ai couché avec la bonne.

– Eh bien ! je vous soignerai tous les deux.